Les animaux sauvages… Le plastique tue, n’en jetez plus !

  • Croquis de simulation d'un albatros accroché à un lampadaire à Bayonne

Une performance artistique dans l’espace urbain pour sensibiliser la population aux méfaits des déchets plastiques sur les animaux sauvages des océans.

La présence de plastiques et autres déchets, petits ou grands, dans les océans et les mers est l’une des plus grandes menaces pour la conservation de la faune dans le monde. De nombreux animaux sont piégés par les déchets ou en ingèrent de grandes quantités qui finissent par causer leur mort. Or 80 % des déchets plastiques des océans proviennent de l’intérieur des terres via les rivières et les fleuves.

Pour sensibiliser le grand public aux questions environnementales et aux problèmes que posent ces déchets, nous proposons des sculptures monumentales en métal qui représentent 4 animaux marins dont le ventre est rempli de déchets plastiques. Ces grands animaux (environ 4 à 5 mètres de longueur et/ou de largeur) sont réalisés uniquement à partir de ferraille recyclée et sont fixés dans l’espace public en hauteur à des lampadaires (5 mètres au dessus du niveau du trottoir), accompagnés de cartels expliquant pourquoi les déchets plastiques menacent la survie de leurs espèces. Ces quatre animaux sont un cachalot, un albatros, une tortue de mer et un poulpe.

SO RRYL – Une SOciété du Réemploi et du RecYcLage ?

Bénédicte Florin et moi-même allons travailler durant quatre années (2023-2027) sur ce projet porté par le CNRS sous la direction de Jean-Baptiste Baher et Yann-Philippe Tastevin avec différents chercheurs-ses en sciences-sociales spécialistes des déchets.

Nous allons de notre côté travailler sur les aspects formels et informels de la gestion des déchets, en nous intéressant plus particulièrement à la collecte, le tri et le recyclage des métaux ferreux et non ferreux, en France et à l’international, et tenter de suivre toute la filière.

  • © Pascal Garret - 2019

La valse des ferrailleurs

“La valse des ferrailleurs” est un projet de film à mi chemin entre le documentaire et la fiction, d’une durée comprise entre 5 et 7 minutes, en son réel (pas de musique ni de montage sonore).

Suite aux expériences des tournages des films “Voyage au cœur de nos poubelles“ et, surtout, du “Ballet des rippeurs“, je souhaite approfondir mon travail sur la collecte, le tri et le recyclage des déchets en France du côté de “la ferraille”. Bénédicte Florin est experte scientifique et complice sur ce projet.

Constatant que le monde de “la ferraille“ reste très méconnu et stigmatisé par une réputation de “malhonnêteté“, je souhaite donner une autre image des sites des grossistes qui accueillent quotidiennement des milliers des tonnes de “ferraille“, les trient, parfois les recyclent eux-même ou les revendent à des entreprises qui le feront.

Ce monde qui se situe, entre autre, à l’interface entre le formel et l’informel (30 % des achats des grossistes se feraient auprès des “particuliers“) mais aussi à celle entre la “destruction“ et le recyclage méritent d’être mieux connu par le grand public qui n’en connait quasi rien, et plus particulièrement les “travailleurs des déchets“

Technique :

  • L’idée est de filmer depuis les engins, utilisant leurs propre points de vue et leurs mouvement. Nous comptons utiliser plusieurs caméras (8 à 12) en même temps, toutes fixées sur ces engins de chantier, sur les camions mais également sur des pieds placés en des endroits stratégiques ;
  • le système de fixation se fait principalement par des aimants très puissants ou des pieds ;
  • les caméras utilisées sont de type “GoPro“. Ces dernières étant protégées par un boitier, chaque caméra disposera d’un micro externe fixé lui aussi par un aimant ou un pied.

tout au long du film et de son montage, la prise de vue passera donc d’un caméra à l’autre, avec cette particularité que ces dernières sont quasi toutes fixées sur des supports mobiles (bras de pelle ou de grues, bennes de camions, bulldozer, etc.). Chaque prise de vue est donc elle même mobile. Dès changement de point de vue, il y aura un changement de prise de son.

Illustrations :

Ordures, l’expo qui fait le tri

À l’heure où la planète déborde d’ordures, il est plus que temps de faire le tri !

Une exposition présentée au Musée de la Vie wallonne à Liège (Belgique) du 27 janvier au 31 décembre 2023. 

Les 15 photos du “Parcours de Yunus” y sont présentées avec la carte de la tournée que j’avais pu suivre le 9 juillet 2015.

  • © Musée de la Vie Wallonne

Texte de présentation de l’exposition :

Souvent oubliés une fois jetés, nos déchets ne cessent pourtant pas d’exister. Ils sont tout autour de nous : rues, forêts, océans… jusque dans l’espace ! Ils en disent long sur nos valeurs, nos choix et nos modes de vie. ORDURES aborde les grands enjeux écologiques, sociaux et économiques que génèrent nos détritus. L’exposition fait la clarté sur la notion même de « déchets », pour comprendre leur nature, leur dangerosité, leur traitement et leur impact.

En 2015, les Nations Unies ont défini 17 objectifs de développement durable afin de promouvoir la prospérité tout en protégeant la Planète d’ici 2030. La question des déchets et du recyclage fait partie de ces défis mondiaux pour lutter contre le dérèglement climatique et contribuer à la protection de l’environnement.

JETER est aujourd’hui devenu un acte fort aux répercussions multiples. La gestion des rebus engendre de véritables mondes parallèles aux quatre coins du globe pour ramasser, trier, recycler mais aussi incinérer ou enfouir. Si ces actions ont fait émerger une économie des déchets source d’emplois et d’innovation, elles restent insuffisantes pour réduire le phénomène. Face à cette réalité, les consciences s’éveillent. Du geste « zéro déchet » aux expéditions de ramassage, les citoyens se mobilisent pour réinventer notre manière d’habiter le monde. L’exposition fait le point sur la situation et nous invite à réfléchir sur notre rapport à la consommation.

Voyage au cœur de nos poubelles

C’est dans la Grande serre du Jardin Botanique de Tours que s’est tenue la première version de l’exposition Voyage au cœur de nos poubelles du 13 mai au 16 juillet 2022.

Bénédicte Florin en était la commissaire scientifique et moi-même le commissaire artistique et le scénographe.

  • © Pascal Garret - 2022

Dans une première partie générique, aux échelles nationales et internationales, l’exposition illustre les travaux des chercheurs et présente des archives et objets muséaux. La seconde partie de l’exposition met à l’honneur les activités et les initiatives d’acteurs et des associations à l’échelle locale. Sont présentées les filières de traitement des déchets à partir d’une cartographie interactive, d’objets, de photographies et de films. L’expertise technique et l’ingéniosité des entreprises et opérateurs locaux du recyclage et réemploi sont également convoquées.

Voir le site internet du Voyage au cœur de nos poubelles

En accès libre, destinée au grand public et aux jeunes, cette exposition a une visée didactique, mais aussi esthétique : objets du MUCEM et du musée Dufresne, archives, œuvres d’artistes, installations originales. La scénographie guide le visiteur et la mise en scène des éléments de l’exposition faitfortement appel aux arts plastiques. Autrement dit, nous promouvons une approche du déchet scientifique, pédagogique et ludique, culturelle et artistique.

Le Jardin botanique a été également investi pendant l’exposition par :

  • L’exposition de trente photographies, accompagnées de textes “La mise en image du rebut. Matières, corp(us), pratiques”, réalisée par les chercheurs du réseau Sociétés Urbaines et Déchets
  • La grande enseigne de l’exposition réalisée par l’association Courteline (périscolaire)
  • Une œuvre réalisée par les élèves de CM1 de l’École Paul Racault
  • Et autres surprises proposées par les jardiniers du Botanique…

Une nouvelle version du Voyage est en cours de réalisation pour se tenir dans une autre ville en France…

Barvalo. Roms, Sinti, Manouches, Gitans, Voyageurs…

Une exposition présentée au MUCEM (Marseille) du 10 mai au 4 septembre 2023. Quelques photos que j’ai prises à Istanbul avec Bénédicte Florin sont dans cette exposition et son catalogue éponyme, de même que quelques objets que nous avons rapportés spécifiquement pour ce projet au long court. Bénédicte et moi avons fait partie du “comité des experts” de cette exposition depuis 2018 et effectué 2 enquêtes-collecte à Istanbul à la rencontre des Roms de Turquie.

En langue romani, barvalo signifie « riche » et, par extension, « fier ». Ce mot polysémique sert aussi de titre à la nouvelle exposition du Mucem, consacrée à l’histoire et à la diversité des peuples romani d’Europe. Une histoire indissociable de celle de l’antitsiganisme, contre lequel ceux que l’on continue parfois d’appeler « Tsiganes » luttent depuis un millénaire.

Développée en partenariat avec l’ERIAC, l’exposition « Barvalo » a été conçue par une équipe de dix-neuf personnes d’origine romani (Roms, Sinti, Manouches, Gitans, gens du voyage / Voyageurs) et non romani, de nationalités et de profils différents. Elle se déploie en deux parties.

Depuis les premiers témoignages de leur arrivée en Europe jusqu’à nos jours, la première section de l’exposition met en lumière les ressorts par lesquels les persécutions contre les populations romani, culminant avec l’Holocauste, sont apparues et se perpétuent. Cette première partie traite également du rôle des représentations stéréotypées dans la culture et le folklore. En parallèle, nous verrons aussi comment les groupes romani se sont exprimés, notamment au travers d’une langue commune, le romani, et ont revendiqué leurs droits dans ces situations d’oppression.

La deuxième partie de l’exposition propose une réflexion sur les notions d’appartenance et d’identité, en prenant le parti d’inverser le regard du visiteur. C’est l’installation de l’artiste Gabi Jimenez, le Musée du gadjo : on y découvre la « gadjologie », une science imaginaire et parodique de l’Autre selon la perception romani. Cet espace se présente sous la forme d’un diorama consacré à la « culture gadjo », révélant ainsi l’absurdité de l’essentialisation de l’Autre quand elle est poussée à son extrême. Il questionne par ailleurs le rôle du musée d’ethnographie comme diffuseur d’une « vérité ».

En fin de parcours, une galerie de portraits de personnalités célèbres et moins célèbres témoigne de la richesse des cultures romani et de la fierté des différentes communautés à contribuer à la diversité culturelle des sociétés européennes afin d’affirmer, haut et fort, barvalo !

Tout au long de l’exposition, le visiteur est accompagné virtuellement par quatre « guides » appartenant à quatre groupes romani distincts. Leurs récits personnels et familiaux entrent en résonance avec une histoire européenne plus large et partagée.

Dans chaque partie, les œuvres d’artistes non romani côtoient celles de sculpteurs, photographes et peintres romani contemporains afin de permettre aux représentants de ces minorités de donner leur vision de neuf siècles de présence en Europe et d’affirmation culturelle.

Commissariat collectif :

Co-commissaires :
Julia Ferloni, conservatrice du patrimoine, responsable du pôle « Artisanat, Commerce et Industrie », Mucem
Anna Mirga-Kruszelnicka, directrice adjointe de l’ERIAC – European Roma Institute for Arts and Culture (Berlin, Allemagne)
Jonah Steinberg, associate professor of anthropology and director of global studies, University of Vermont (États-Unis)
Commissaires associées :
Françoise Dallemagne, chargée de collections et de recherche, Mucem
Alina Maggiore, chercheuse, CIFRE au Mucem, doctorante en anthropologie sociale, Université Aix-Marseille /Université de Freiburg
Comité d’experts :
William Acker, juriste, délégué général de l’Association Nationale des Gens du Voyage Citoyens (ANGVC)
Yahya Al-Abdullah, doctorant en anthropologie sociale, EHESS Paris
Nelly Debart, foraine, présidente de l’ANGVC et membre du conseil consultatif des Gens du Voyage
Bénédicte Florin, maître de conférences en géographie, Équipe Monde Arabe et Méditerranée (EMAM), laboratoire CITERES, Université de Tours
Lise Foisneau, anthropologue, chargée de recherche au CNRS
Pascal Garret, photographe et sociologue, Tours
Caroline Godard, chargée de projet, association «Rencontres Tsiganes», Marseille
Gabi Jimenez, artiste plasticien et président de l’ADVOG
Timea Junghaus, historienne de l’art, directrice de l’ERIAC, Berlin
Jean-Pierre Liégeois, sociologue, enseignant-chercheur honoraire et directeur (1979/2003) du Centre de recherche sur les Tsiganes de l’Université Paris-Descartes, consultant auprès du Conseil de l’Europe
Valentin Merlin, photographe indépendant
Cristian Padure, linguiste, enseignant-chercheur à l’université de Bucarest
Santino Spinelli, musicien, compositeur et professeur à l’université de Chieti
Sasha Zanko, étameur, président de l’association « Tchatchipen » et délégué du Forum Européen des Roms et des Gens du Voyage
Scénographie : Iva Berthon-Gajšak et Clara Launay, BGC studio
Graphiste : Fabrice Petithuguenin

Le dernier des métiers ?

Récupérateurs et recycleurs informels de déchets en Egypte, Turquie, Maroc, Inde et France

Cette exposition a été présentée pour la première fois à la Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord du 6 février au 18 mars 2019.

Elle sera prochainement présentée au Maroc en version bilingue arabe et français à Khouribga (Université Sultan Moulay Slimane) en octobre 2020, puis à Rabat et Casablanca (lieux et dates à préciser).

Depuis plusieurs années, je mène avec la géographe Bénédicte Florin un travail de recherche, d’observations, d’entretiens et de portraits photographiques sur les récupérateurs et recycleurs informels de déchets.

Que ce soit à Casablanca, à Istanbul, au Caire et, plus récemment, à Mumbai, nous avons rencontré des hommes et des femmes considérés comme des parias du fait du travail qu’ils exercent et de leur proximité avec l’ordure : c’est le “dernier des métiers” comme le dit l’un d’eux. Pourtant, depuis la collecte jusqu’à la commercialisation, ces “travailleurs des déchets” délestent les villes d’une grande partie de leurs rebuts qui échappent ainsi à la mise en décharge ou à l’incinération et qui seront réinjectés dans les circuits formels de l’industrie du recyclage.

On peut s’étonner du fait que la question du travail informel autour des déchets ne soit souvent abordée que du côté des “pays du Sud“, alors même que nous pouvons tous croiser en France des personnes fouillant dans les poubelles à la recherche d’objets et de matériaux qu’elles pourront revendre afin de gagner leur vie…

Avec Bénédicte, nous avons alors initié en 2017 une nouvelle recherche en France sur les personnes qui “font la ferraille“ dans les banlieues nord et est de Paris. Leurs premiers résultats témoignent de grandes convergences entre ces pratiques informelles de la récupération et du recyclage dans les pays du Nord et dans ceux du Sud.

Ainsi, cette exposition montre des exemples de récupérateurs et recycleurs au Maroc, en Égypte, en Turquie, en Inde et, bien évidemment, en France, mettant volontairement face à face des personnes qui pratiquent l’économie informelle et populaire de la récupération au nord et au sud.