Le dernier des métiers ?

Récupérateurs et recycleurs informels de déchets en Egypte, Turquie, Maroc, Inde et France

Cette exposition a été présentée pour la première fois à la Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord du 6 février au 18 mars 2019.

Elle sera prochainement présentée au Maroc en version bilingue arabe et français à Khouribga (Université Sultan Moulay Slimane) en octobre 2020, puis à Rabat et Casablanca (lieux et dates à préciser).

Depuis plusieurs années, je mène avec la géographe Bénédicte Florin un travail de recherche, d’observations, d’entretiens et de portraits photographiques sur les récupérateurs et recycleurs informels de déchets.

Que ce soit à Casablanca, à Istanbul, au Caire et, plus récemment, à Mumbai, nous avons rencontré des hommes et des femmes considérés comme des parias du fait du travail qu’ils exercent et de leur proximité avec l’ordure : c’est le “dernier des métiers” comme le dit l’un d’eux. Pourtant, depuis la collecte jusqu’à la commercialisation, ces “travailleurs des déchets” délestent les villes d’une grande partie de leurs rebuts qui échappent ainsi à la mise en décharge ou à l’incinération et qui seront réinjectés dans les circuits formels de l’industrie du recyclage.

On peut s’étonner du fait que la question du travail informel autour des déchets ne soit souvent abordée que du côté des “pays du Sud“, alors même que nous pouvons tous croiser en France des personnes fouillant dans les poubelles à la recherche d’objets et de matériaux qu’elles pourront revendre afin de gagner leur vie…

Avec Bénédicte, nous avons alors initié en 2017 une nouvelle recherche en France sur les personnes qui “font la ferraille“ dans les banlieues nord et est de Paris. Leurs premiers résultats témoignent de grandes convergences entre ces pratiques informelles de la récupération et du recyclage dans les pays du Nord et dans ceux du Sud.

Ainsi, cette exposition montre des exemples de récupérateurs et recycleurs au Maroc, en Égypte, en Turquie, en Inde et, bien évidemment, en France, mettant volontairement face à face des personnes qui pratiquent l’économie informelle et populaire de la récupération au nord et au sud.