Le quartier des “golssas” de Casablanca se situe dans une dépression située en périphérie sud de la ville et est quasiment invisible de l’extérieur. Ce n’est pas un quartier d’habitat, la plupart des récupérateurs de déchets qui y travaillent vivent dans les douars-bidonvilles voisins, sauf certains hommes qui viennent d’autres régions du Maroc et vivent sur place dans des cabanes.
Les récupérateurs ne sont pas propriétaires des terrains qu’ils louent à une famille. Il y a de nombreuses pressions immobilières sur le quartier (Sur les plans d’urbanisme du grand Casablanca, on voit déjà le tracé des futurs lotissements).
Les golssas (du verbe “s’asseoir” pour trier, même si en réalité personne ne s’assied…) sont des enclos de taille diverses entourés de palissades (tôles, ou déchets séchés qui forment une sorte de mur) où les récupérateurs de la ville (“mikhali” ou “bouâra” dérivé du français “éboueur”) rapportent leur collecte. Ceux-ci louent leurs charrettes et ânes au patron de la golssa qui leur achète au poids leur récolte.
Les golssas peuvent parfois être polyvalentes (plastiques, bois, métal, chiffons), auquel cas les matériaux sont répartis par types, d’autres sont spécialisées sur une matière particulière (déchets de tissus par exemple).
Il y aurait environ 3000 personnes en activité dans ces golssas, dont beaucoup de jeunes hommes et environ 300 à 400 femmes (au tri). Les récupérateurs travaillent tous les jours de la semaine, même pendant le ramadan. Le nombre de récupérateurs aurait augmenté ces dernières années.
De nombreux animaux sont présents sur place : ânes, chevaux, vaches, moutons, poules, chiens errants, chats, oiseaux…